Où vont les eaux sales
Publié le 4 Juillet 2012
Qui sait où vont ces morceaux de nous, sables tombés dans le siphon, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus.
Le silence injurie nos souvenirs éparpillés parmi les ombres, léchés par le vent, ignorés par l’écume.
C’est le silence de l’homme qui marche sur le bitume gris, tête courbée sous la pluie qui gifle, en phase avec sa colère, sourde et muette.
Parmi les gémissements de la terre on distingue des plaintes imprécises, murmures et soupirs à peine perceptibles, au sens impénétrable, à se méprendre sur leur origine.
Tous les cris montent de l’humanité, pleurs, plaisir, faim, douleur, désespoir. L’air s’en moque, et retentit des bruissements végétaux et des chants des oiseaux.