Le chemin

Publié le 23 Septembre 2012

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« (…) au XVIIème siècle, au début des développements du calcul, un long débat s’ouvrit sur la rigueur de certaines preuves. Il y avait des manques, disaient les mathématiciens plus orthodoxes, les additions ne concordaient pas toujours, on notait des inconsistances dans les définitions de certains termes. (…)

Blaise Pascal (1623-1662) prit la défense de ces petites inexactitudes, ces nuances et ces ambiguïtés du calcul. Les demandes formelles de la logique, dit-il, ne peuvent pas toujours avoir le dernier mot. Si le calcul fonctionnait, mais échouait à remplir les plus rigoureuses définitions de la preuve, eh bien, en fin de compte, cela n’avait pas d’importance. L’idée de base était saine. Elle semblait juste, même si elle ne pouvait pas être pleinement ni doctement démontrée.

C’est là où, dit Pascal, votre intuition compte plus qu’une preuve rigoureuse. Faites confiance à votre cœur pour vous indiquer s’il s’agit de la bonne décision mathématique à prendre. Dans de pareils cas, l’attitude correcte devant le problème à résoudre devient de « finesse » plutôt que de « raisonnement », finesse étant employé ici dans sons sens original, qui signifie « délicatesse de discernement ».

Je vaque à mes occupations. (…)  Je songe à ce qui m’est arrivé, à ce que j’ai fait, et je me demande si mes réactions et ma conduite ont été correctes. Je ne le sais pas. Pas encore. Peut-être est-ce là un domaine dans lequel je devrais utiliser la « finesse » de Pascal. J’aime l’idée de finasser mon chemin vers une réponse correcte, plutôt que de m’en remettre au pouvoir de l’argument logique. Peut-être finasserai-je mon chemin tout le restant de ma vie ? »

 

 

William Boyd

 

Rédigé par Christophe Le Ham

Publié dans #réflexion

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L
<br /> Comment savoir, à trop réfléchir on reste comme la photo le démontre à la croisée des chemins avec cette sensation d'être passé dans la vie sans laisser de trace.<br />
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C
<br /> <br /> Mais la fin du texte qu'il est bon de finasser son chemin, se dire qu'on a toujours un choix possible (même quand il est restreint), et ce que le texte ne dit pas : ne jamais rien regretter.<br /> <br /> <br /> J'ai beaucoup aimé ce roman de William Boyd "Brazzaville plage" que j'ai fini il y a peu...<br /> <br /> <br /> <br />