Coma blues

Publié le 6 Février 2014

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Les années ne se ressemblent pas. Cet hiver nous avait apporté certains dimanches un soleil scandinave. Le soleil tournait autour de nous, cherchant à nous aveugler, un soleil qui ne levait qu’un œil rond, lent et endormi.

 

De ces lueurs naissaient des troubles immobiles, des yeux clairs sur des visages ronds, des corps ronds et bruns, assis lourdement, bien ancrés sur la terre.

 

Le matin affadissait les murs, l’après-midi les embrasait de jaune avant de retomber comme une pâte mal levée, là-bas derrière les buttes aux arbres nus et dépenaillés.

 

Il n’y avait décidemment rien à attendre des cette saison morne et ralentie ; si on avait pu fuir d’un jet d’avion jusqu’à des eaux vertes et des nuits moites de touffeur, lourdes d’odeurs indéfinies.

 

On préférait s’enfermer - mettre un pas dehors nous coûte -  et rêver aux autres vies, à un jour de soleil long qu’on respirerait à petites bouffées, une herbe fraîche, une allée distante, une dune en pente qui dominerait la mer.

 

 

Rédigé par Christophe Le Ham

Publié dans #poésie

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