Openwaves

Publié le 30 Septembre 2019

Openwaves

Je suis indestructible. Je plie mais ne romps pas.

J'ai tourné le dos au vent et suis parti sans un regard en arrière. Ici réside ma force.

Le printemps est arrivé après qu'on ait pompé toute ma moelle.

La sève revient toujours. Chaque herbe a sa goutte de rosée.

 

Il ne faut pas craindre d'avancer, seulement de s'arrêter : j'avais déjà l'empreinte du tao.

 

J'aurais pu sombrer dans cet océan de nuit. Mais j'ai regardé autour de moi, dans un réflexe salvateur, un instinct-né, et j'ai vu la tendresse qui habitait tout autour. Ce n'était que quelques marques dans ce monde de fous et d'assassins, mais quelques traces qu'il fallait voir.

 

Moi j'avais grandi dans le monde d'AAA. Entre le rêve et les délires. Les plans irréalisables et fun. J'avais été moi aussi gavé d'images (moins que la génération d'après, mais beaucoup quand même). Entraîné à penser. On ne pense plus aujourd'hui, on se vit dans des flashes d'un dixième de seconde.

 

Les anniversaires ne sont que des dates à la con exploités par les stars du vingt heures moumoutés et les supermarchés.

Et juste après il y a le pantin de la météo, qui pivote sur son axe, autour de sa tige de Harrington, une blonde translucide presque aussi glaciale et inexpressive que la présentatrice vedette qui annonce les procès et distribue les prix d'indignité.

 

Après on rit et on applaudit le vainqueur, on blâme en cadence, on félicite et on fustige en chœur.

 

Ensuite on va se coucher, le jour se lève et tout continue.

Rédigé par Christophe Le Ham

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article